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Troubles du sommeil - 4 minutes de lecture
La simple évocation de son nom est synonyme d’angoisse, de peur, de sursaut, et parfois même de terreur. Non, il ne s’agit pas de l’examen du permis de conduire. Il ne s’agit pas non plus de la découverte des résultats du bac. Un indice ? Il est possible de revivre des moments parfois intenses dans notre esprit. Vous l’aurez compris, c’est au cauchemar à qui on fait allusion ici. Ou plutôt des cauchemars, tant ils sont nombreux et différents d’une personne à une autre. Dans la famille des rêves, ils ne sont pas les plus populaires et encore moins les plus agréables compagnons de nos nuits. Ils sont pourtant incontournables : nous en faisons tous, même si on ne s’en souvient pas toujours ! On sait donc à quoi ressemble un cauchemar mais, sait-on vraiment de quoi il s’agit ? Et pourquoi donc fait-on des cauchemars ? Ne serait-on pas en fait le héros malheureux d’un film qui se joue à notre insu, et le plus souvent à nos dépens ? Fermez les yeux. Silence. On tourne…
Les cauchemars, tout le monde en fait, depuis notre plus jeune âge et ce, jusqu’à notre fin de vie. Tout comme les « bons » rêves, on se souvient certaines fois de nos cauchemars, d’autres fois non. Mais au fait, comment définit-on un cauchemar ? Est-ce un mauvais rêve ? Oui, un cauchemar est en fait un mauvais rêve… dont on se réveille ! La nuance est là : le cauchemar est un mauvais rêve inachevé, incomplet, et qui se termine souvent par un réveil en sursaut. Et ce n’est pas un hasard si on fait des cauchemars. Ce film, qui a souvent un scénario éprouvant et trépidant pour son héros (oui, vous, le dormeur !), est en fait préparé par notre inconscient dans un but bien précis. Ce n’est pas pour rien que nous vivons toutes ces péripéties dans nos cauchemars !
En effet, notre cerveau travaille et repense des scènes du réel pendant nos mauvais rêves afin de nous préparer à affronter des situations difficiles à notre réveil. Les cauchemars simulent les menaces pour que nous puissions mieux les neutraliser. C’est ce que le Dr Tore Nielsen a démontré dans une étude réalisée en 20081: « les rêves normaux remplissent une fonction d’extinction de la peur et les cauchemars reflètent des échecs dans la régulation des émotions ». Les cauchemars sont donc utiles ! Ils sont un savant mélange de peurs et d’éléments rassurants concocté par un scénariste hors pair : notre cerveau. Tout comme une autre étude l’a révélé en Suisse2, les cauchemars nous préparent tout simplement à affronter les menaces et l’adversité dans la vraie vie, dès notre réveil, avec cette fois-ci le courage et la force d’un superhéros !
Si les scientifiques se penchent de plus en plus sur les cauchemars et leurs significations, il n’en demeure pas moins que ces derniers conservent une grande part de mystère. Cela tombe bien, le mystère est un ingrédient essentiel pour la réussite d’un bon scénario !
Outre sa fonction cathartique, le cauchemar peut avoir plusieurs causes bien différentes comme une angoisse récente, un souvenir ancien, un choc post-traumatique, et même certains problèmes physiologiques (douleurs chroniques, maladies…). En outre, un dossier d’étude datant 19993 met en évidence que l’usage de certains médicaments, comme des antidépresseurs ou des sédatifs, peut également engendrer des mauvais rêves ou des cauchemars. Des causes variées donc, tout comme les scénarios qui en découlent !
Notre cerveau ne manque pas d’imagination pour nous faire vivre des émotions fortes (parfois trop !) pendant notre sommeil. Au hit-parade des cauchemars récurrents, on peut citer le fait d’être en chute libre (surcharge de travail ?), d’être perdu ou prisonnier (choix difficiles à faire ?), de se retrouver nu en public (un classique du genre !), ou encore échouer à un examen comme le baccalauréat ou le permis de conduire (tiens, les revoilà finalement !). Les scénarios sont multiples et peuvent révéler différentes angoisses ou peurs, comme nous avons pu l’évoquer précédemment. Néanmoins, une étude de 20144 publiée en ligne sur le très sérieux site Sleep révèle que « L'agression physique était le thème le plus fréquemment signalé dans les cauchemars, tandis que les conflits interpersonnels prédominaient dans les mauvais rêves. ». Pas certain que ce scénario-ci mérite une nomination pour un Oscar toutefois…
Les études sur les causes des cauchemars ainsi que sur leurs significations sont assez nombreuses et parfois contradictoires. Il n’empêche que toutes s’accordent à identifier un lien entre notre vie réelle et nos cauchemars. Nous n’y sommes que des acteurs au service d’un scénario parfois impitoyable ou rocambolesque et, même s’ils nous réveillent parfois brutalement, on ne peut nier leur utilité pour nous aider à surpasser certaines de nos limites ou de nos peurs quand l’heure du réveil a sonné. On y gagne aussi parfois l’Oscar de l’histoire la plus incroyable à raconter à son entourage le lendemain !
Sources :
[1] Nightmares, Bad Dreams, and Emotion DysregulationA Review and New Neurocognitive Model of Dreaming, Tore A Nielsen, Ross Levin, ”Current Directions in Psychological Science”, avril 2009 [2] Fear in dreams and in wakefulness: Evidence for day/night affective homeostasis, Virginie Sterpenich, Lampros Perogamvros et al, “Human Brain Mapping vol 41, février 2020 [3] Drug-induced nightmares, D F Thompson, D R Pierce, “The Annals of pharmacotherapy”, janvier 1999 [4] Thematic and Content Analysis of Idiopathic Nightmares and Bad Dream, Geneviève Robert, Antonio Zadra, “Sleep”, février 2014Que faire contre l'insomnie ?
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